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Synopsis
Tokyo, début des vacances d’été. Mirai est une jeune fille d’une douzaine d’année . Ses parents sont toujours absorbés par leur travail et elle se désole d’avance de devoir passer ses congés en baby sitter de Yuki, son jeune frère de 7 ans. Justement, cela commence fort, elle a dû l’amener à des kilomètres voir une exposition sur la robotique dans un grand centre commercial. Alors qu’elle l’attend à l’extérieur, blasée, pendue au téléphone et souhaitant ne plus avoir ce niard dans les pattes, un séisme d’amplitude 8 sur l’échelle de Richter secoue la ville. C’est dans le chaos qu’elle va devoir retrouver son petit frère et faire en sorte qu’ils puissent retourner chez eux dans le chaos privé de communications et de transports qu’est devenu la mégalopole. Mary, une jeune femme altruiste et dynamique, va les aider dans ce dangereux périple.
Ce que j’en ai pensé
Attention, magnitude émotionnelle au prorata du séisme qui a sévi dans cette fiction.
C’est une aventure humaine, magnifique et touchante. Il ne s'agit pas d'un film catastrophe en animation et peut-être vous attendrez vous à du très spectaculaire. Pas vraiment. C’est plutôt l'immersion en situation réaliste qui est traitée ici. Vous serez probablement secoués comme les constructions antisismiques nippones, mais si vous vous attendez à du cataclysmique à l’américaine, passez votre chemin. Certes, les structures peuvent s’effondrer à tout moment, au gré des multiples répliques qui perpétuent le cauchemar tokyoïte, et bon nombre d’entre elles sont déjà détruites, vu qu’à la base, la magnitude maximale leur permettant de résister est seulement de 5. Certes, il y a des ponts arrachés, des canalisations crevées, des routes éventrées, des gens qui meurent, et tout ce qu’on peut avoir en tête sur les habitudes des habitants du pays du Soleil levant, accoutumés avec un courage forçant l’admiration à ces séismes qui secouent leurs îles régulièrement. Mais encore une fois, c’est l’humain l'important. Dans son parcours de survie qui nous emporte comme si nous y étions.
Ce duo frère sœur sera notre fil conducteur. Ils doivent rejoindre à pied leur maison à des dizaines de kilomètres de là, alors que toutes les communications sont coupées, qu’il faut manger, boire, dormir en sécurité…
Nous sommes dans la plus grande mégalopole mondiale et deux gamins qui à la base ont des âges les séparant plus qu’ils ne les rassemblent, doivent survivre. Seuls ? Presque. Mary, cette mère courage, va les aider. Elle doit rejoindre sa fille, dont elle n’a aucune nouvelle et décidera néanmoins d’accompagner ces enfants. Comme si les aider lui faisait oublier l’angoisse viscérale qui est la sienne.
Les personnages vont passer par absolument toute la gamme émotionnelle que vous pourriez attendre d’une telle situation. Et l'auteur le fait avec classe et pudeur.
Côté animation, nous avons affaire à une série honnête. Je n’étais pas spécialement scotchée par la qualité des character design mais j’ai aimé le réalisme, le soin méticuleux apporté aux décors, aux arrière plans, les palettes de couleurs choisies pour chaque scène. En somme je dirais que la forme sert le fond de façon suffisamment convaincante pour le propos qui est tenu. Humanity colors.
Les regards, les expressions de visages, les gestuelles, sont travaillées avec beaucoup d‘application. L’identification est possible car tout est crédible et finement amené. Et rapidement, on se sent comme happé par cette histoire. D’ailleurs, point à noter, celui de l’intelligence du réalisateur, qui a voulu adapter le point de vue de ses plans à la hauteur du regard des enfants. Leur longue marche, bousculée par moment par les foules d’adultes parfois paniqués, n’en est que plus immersive pour le spectateur.
Limite par moment, vous aurez mal aux jambes, soif et peur. Comme eux.
Mais il y a aussi ces moments de grâce, cette beauté de l'humanité, cette solidarité qui naît au coeur de ce type de tourmente, ce fatalisme digne, ce courage discret... Tout est évoqué sans clichés.
Les musiques sont choisie avec beaucoup de délicatesse, elles sont savamment dosées pour mettre en valeur sans alourdir un pathos qui sera de toute façon assez fort pour qu’il ne soit nul besoin d’en rajouter des caisses avec l’ost.
Pour la narration, dîtes vous que les trois premiers épisodes vont poser le décor et l’ambiance. Passer outre si vous trouvez quelques longueurs. La suite enchaîne une alternance de moments d’action et de pauses qui finalement sont à l’image de ce périple. Des situations de tension, d’urgence même, entrecoupées de moments de répit émotionnel, de repos des corps, tout simplement. Et que la fin, qui vous prendra à contre pied, sera certes, pour certains par trop développée (sur à peu près quatre épisodes), mais qu'elle donne toute sa dimension à cette magnifique histoire. A voir absolument.
Trailer
Isumi