Tokyo, dans un futur proche. Le progrès technologique a rendu possible de scanner et de mesurer instantanément l’état d’esprit d’une personne et sa personnalité. Cette donnée se nomme Psycho-pass. Plus il est sombre, plus la personne est considérée comme dangereuse ou nuisible à la société. Ces informations sont enregistrées et traitées par le Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Afin de minimiser les crimes, le gouvernement a mis en place un système : Sybil.
Une section d’investigation criminelle est crée pour appréhender toute personne jugée potentiellement dangereuse par Sybil. Une équipe se charge donc d'emprisonner ou d'éliminer sous les directives du système.
Sortie première de sa promotion, la jeune Akane Tsunemori rejoint les rangs du CID en tant qu'inspectrice et se voit dès le départ envoyée sur le terrain pour une mission d'arrestation. Épaulée au fil de ses enquêtes par des criminels latents qui ont préféré être muselés par le gouvernement plutôt que d'être en cellule d'isolement, Akane va découvrir des failles dans le système Sybil et mettre en doute la légitimité d'une utilisation aveuglée de ce dernier.
De gauche à droite :
Shinya Kogami
Exécuteur de 28 ans, il était auparavant un inspecteur brillant jusqu'à ce que son coefficient de criminalité augmente durant une investigation. Il a de très fortes capacités de déduction, il est donc très compétent en tant que détective et utile à son équipe, même s’il peut provoquer son désarroi par ses prises de risque. Il est plutôt calé en sciences humaines et se révèle intelligent , ce qui sera bien pratique face à son antagoniste.
Il pratique le kickboxing et il est fumeur. Bref il est "cool". Kougami nous mènera dans la quête de la vérité et de la vengeance. C'est un personnage énigmatique, intelligent et fort, sa quête de vengeance est très bien construite.
Akane Tsunemori
Nouvelle inspectrice de l'unité 1 à 20 ans à peine. Akane était la meilleure étudiante de l'école de formation. Selon l'arrêt de Sybil, son aptitude a été la seule à dépasser les normes d'emploi du Bureau. Elle a également obtenu un A de rang pour 13 ministères et organismes différents, avec 6 entreprises différentes.
Elle a obtenu le score le plus élevé pour l'obtention d'un emploi dans le secteur public et privé. Badass ? Pas au départ, non. Elle est d'abord très naïve et timide. Et elle se cherche. Du genre : " Si je suis là, c’est car je pensais que je pouvais trouver mon but dans la vie ... "
Elle gagne en assurance et en maturité durant la série. Une vraie évolution, montrant son plein potentiel.
Nobuchika Ginoza
Ginoza est devenu inspecteur en même temps que Shinya Kôgami et a vu son collègue se faire rétrograder pour devenir Exécuteur comme son père autrefois. Il est donc très attaché à fixer une limite entre Inspecteurs et Exécuteurs.. Il craint en permanence que son Psycho-Pass s’assombrisse, donc il conçoit de l’anxiété, cachant cela derrière sa froideur et sa crispation sur l'importance du parfait respect des règles. Il se montre très strict avec Akane. Limite désagréable.
Son histoire passée et son devenir dans la série en font un personnage au profil très intéressant.
Shusei Kagari
Le jeune et le marrant du groupe. Il adore taquiner les gens. Quand il a du temps libre, il joue à la console portable. En engloutissant des bonbons. C’est un fan de Jojo Bizarre Adventure.
Mais cet aspect plutôt immature cache une fêlure. Il se rachète une sorte d’enfance, que lui a volé dès ses cinq ans le système Sibylle, qu’il déteste profondément.
Yayoi Kunizuka
Exécuteur d'un naturel très calme. C'est une ancienne musicienne autorisée à pratiquer son art par Sibyl, sa passion avait assombrit son Psycho-Pass...
Karanomori Shio
Analyste au service du Bureau de Sécurité Publique. C'est une criminelle potentielle mais aussi une informaticienne de génie. De son labo', elle aide les lieutenants et les exécuteurs sur le terrain. Fume clope sur clope.
Tomomi Masaoka
Ancien Inspecteur, un vieux de la vieille qui a connu la naissance des Dominators et du système Sibyl. Son amertume devant le système avait fini par assombrir son Psycho-Pass et, rétrogadé, il est devenu Exécuteur. Débonnaire et sympathique, c’est une sorte de figure paternelle pour l’équipe.
Shogo Makishima
Son objectif est de libérer le pays du système Sibyl, qui comme il le dit fait des humains de simple "moutons". Il est né avec la capacité de contrôler son Psycho Pass, ce qui lui permet de commettre des crimes sans être détecté. Les dominateurs sont donc inutiles face à lui. C’est un magistral manipulateur, un fin connaisseur de la nature humaine et de l’esprit des gens, un homme fin et très cultivé. Ajoutons à cela un QI disons de génie et un très fort magnétisme, vous obtenez le méchant le plus fascinant qui soit. Mais attention, si Makishima semble avoir des motifs sociologiques et philosophiques, en essayant de relancer la libre volonté de l'homme à partir d'un système qu'il méprise, ne nous méprenons pas, il ne connait pas la pitié et c’est un tueur implacable.
Psycho-Pass est d’abord un grand hommage à beaucoup de classiques de science-fiction : Blade Runner, Minority Report, 1984 et Ghost in the Shell… Rien que ça.
Le génie de la série vient du fait qu'il sait parsemer de multiples références littéraires, philosophiques, sociologiques et artistiques à un thriller d'action futuriste, donc en plus d’être palpitant, c’est profond. Et surtout pertinent. Vous mettrez le cerveau en mode on tout en prenant votre content d’action et d’intrigue.
Nous sommes en présence d’un univers dystopique cyberpunk avec des décors assez sombres et éclectiques. On y explore la notion de « société idéale » et on se rend vite compte qu’elle ne l’est pas. L’immersion est plutôt bonne, dès le départ. On a affaire à un animé très cinématographique, en fait et son côté thriller va bien évidemment participer à son attrait d’entrée de jeu.
Dans la première moitié de la série, il s’agira donc d’une suite d’enquêtes dans lesquelles les flics poursuivront des criminels sociopathes et excentriques. L’idée est plutôt de poser l’univers, de montrer que le système Sybil, en instaurant une pression sociale et une défiance généralisée parmi la population, fait jaillir occasionnellement des personnes dont la seule manière de conserver leur individualité est le meurtre, si possible mis en scène de manière spectaculaire. Et en effet, l’entrée dans le métier de la jeune Akane sera des plus glauques.
Dans la seconde moitié, les personnages seront confrontés au mastermind aperçu dans le flash forward de la scène d’introduction. Celui-ci a trouvé la faille du système et compte bien l’exploiter pour le détruire.
Cela devient comme dirait ce bon vieux Nietsche « par delà le bien et le mal »
Le story telling n’offre pas de réponse facile.
Qui est à blâmer ? Le système qui avilit la population et la transforme en moutons incapables d‘initiatives, ou le criminel rebelle qui jouit de ses assassinats ? Tout au long de la série les éléments sont donnés pour jauger, apprécier la valeur des prétentions de chaque camp. Mais vous réfléchissez seul, car comme dit Makishima « Tout le monde est seul ». Gen Urobuchi joue des conventions morales en vous laissant vous débrouiller. Il vous oblige vraiment à réfléchir pour savoir si un criminel est mieux mort pour sauver la société ou remis dans le système.
Il va tisser son récit sur les responsabilités de la société et la remise en question de la définition de justice à l’aide d’une forte alchimie entre les personnages.
Le système Sybil est finalement la vraie star de l’anime. On attendra avec impatience la saison 2 grâce à lui.
Nous sommes dans le domaine de l’hypra rationnel. Censé former l’homo oeconomicus "parfait", ce système détermine avec beaucoup de fiabilité les aptitudes des gens pour les guider dans la poursuite de leur bonheur, mais le corollaire de cette sélection est l’exclusion de ceux qui ont un coefficient de criminalité. Donc le système, en excluant, auto alimente son existence, s’assure de sa perpétuation et de sa nécessité. Il parvient même à contourner le côté volontiers fascisant de ce tri sélectif (tri qui n’est pas sans faire penser à Bienvenue à Gattaca) en permettant la réhabilitation des éléments les plus prometteurs comme chiens de garde de sa coercition.
Les gens doivent pour évoluer sereinement dans ce système n’avoir aucun sentiment préjudiciable à leur équilibre mental, car il ne résisteraient pas au jugement sans appel du scan cymatique.
Le système Sybil contourne le problème éthique qu’impose un tel contrôle social en permettant un certain hédonisme, favorisant les arts, permettant à certains d’exercer une passion jugée positive, d'autre de maximiser leur utilité, le tout sur fond de société prospère comme jamais.
Le système représente la morale supérieure qui détermine où est le beau, le bien, le vrai. Il va offrir un niveau d’avancée technologique hallucinant, qui au final plonge le commun des citoyens dans une sorte de consumérisme effréné et d’assistanat. Parfois ce dernier peut carrément virer à l’apathie.
Vous le verrez, dans cet anime, Gen Urobuchi ne nous parle seulement de justice, mais il nous offre des problématiques intéressantes sur le virtuel et le Net, la solitude et l’aliénation, la prédominance du virtuel sur le réel, la léthargie d’une société post industrielle, ect…
Dans Psycho Pass, le contexte futuriste n’est pas qu’un simple background, mais un véritable élément scénaristique.
Et ce qui est magique, c’est que via la quête de deux antagonistes, les grandes questions que Urobuchi nous balance trouvent des références dans la littérature, les arts, les sciences humaines et sociales, par le biais de références finement posées, qu’on a le choix de voir, de saisir, d’approfondir ou de laisser tomber. Après tout, la narration peut paraitre prétentieuse à certains dès lors que certaines citations leur paraîtront juste plaquées là pour faire classe et sérieux. Personnellement j’avais cette crainte au départ, mais elle fut rapidement évacuée.
Dans l'ensemble, l'esthétique visuelle et audio de Psycho-Pass est réussie. C'est un sans faute, de goût, de scénario, de caractérisation de personnages, d'animation, d'ost.
C'est un boulot impeccable, en finesse, qui ne prend pas le spectateur pour un imbécile sans pour autant tomber dans la pédanterie.
Opening 1 : Ling Toshite / Abnormalize
Ending 1 : EGOIST/Monster without a name (titre composé par Ryo, du groupe Supercell)
AMV
Isumi