La chronique : Liberté (2)
Par Ssk, 13 Dec 2012 à 14:49 • 19 commentaires
En magasin :
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Shippuden Vol. 39 - 30 mai
Chapitres :
Chapitre 700 : Naruto Uzumaki !!
Chapitre 699 : Le sceau de la réconciliation
Par Ssk, 13 Dec 2012 à 14:49 • 19 commentaires
Le désir. L’inconnu de l’équation qui est propre à chacun(e). Particulier, Kishimoto développe un désir profond, inattendu au possible puisque celui-ci n’a pas d’objet qui lui soit désigné par avance, prenant des formes multiples et variées. Singulier, il n’est jamais totalement repu…
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Le pauvre Orochimaru. Désireux de connaissances pour se libérer d’un corps mortel, limité, incomplet, imparfait. Dès son enfance, son regard se tourne vers celui de ses défunts parents qui déclenchent en lui la réflexion et le questionnement. C’est alors à un monde Shinobi imparfait auquel ses pensées se confrontent. De ce fait, il représente l’un des personnages les plus criants de désir de liberté et la clé de sortie, celle qui lui permettra d’accéder au monde tel qu’il l’imagine, ne se trouve nulle part ailleurs que dans la plus basique des réflexions : l’émancipation de l’autorité (incarnée par le village et ses lois), prisonnière de toutes les idées de liberté. Pour cet objectif de liberté, il n’est en ce monde aucun Homme capable d’arrêter, tout puissant qu’il puisse être, l’idée de liberté parcourant le corps de l’homme-serpent. Cet objectif de liberté qui pousse à se surpasser et à survivre à tout prix, en toutes circonstances, pour atteindre ce désir profond, est incompréhensible des intervenants extérieurs mais tellement clair pour l’hôte de ce dernier.
Ce désir est difficile à comprendre pour autrui à cause de son caractère singulier. C’est pourquoi, d’autres conçoivent une liberté plus large et forcément…plus violente. Nagato est l’incarnation de ce désir de liberté à grande échelle. Plus poussée que le désir d’Orochimaru, la liberté incarne ici un caractère plus global et qui s’oppose catégoriquement à ce désir singulier du Sannin légendaire en ce sens qu’elle est souhaitée par l’imposition. Là où le désir de l'homme-serpent visait une réalisation personnelle, celui de Nagato vise une amélioration du monde dans son ensemble. Par la perpétuation des horreurs du monde Shinobi – la mort, la peur, le sang, les guerres – Nagato, via Pain, se met en marche pour créer des armes de destruction massive dans le but d’instaurer un régime de peur mondial qui puisse forcer le monde à s’agenouiller face à la peur que crée ce phénomène pour atteindre une compréhension globale de ce que serait l’univers Shinobi libéré des guerres.
La liberté ne résiderait-elle donc pas, à contrario, dans l’emprisonnement ? Ce raisonnement assez simpliste que poursuivait Orochimaru d’une liberté obtenue par l’émancipation de l’autorité n’aurait, au mieux, qu’un aboutissement personnel (aboutissement qui n’a pas encore eu lieu d’ailleurs…). Mais l’Homme ne vit pas seul et la liberté individuelle n’est qu’un fragment de la liberté collective. Alors la liberté que recherche tel ou tel Shinobi n’aurait de sens que dans une liberté plus globale. Deux visions sont possibles à partir de ce point-là. Nagato nous montre une de ces visions qui n’est autre que l’imposition. L’imposition qui mène vers l’émancipation générale. Par l’imposition de la peur, de la mort, de la destruction, il oblige le monde à comprendre la foule de sentiments qu’a ressenti Nagato par le passé – haine, peur, tristesse, amour, espoir…
L’autre vision, nous la connaissons sous le nom d’un plan qui se nomme « Œil de la lune ». Contrôler l’incontrôlable, l’inattendu, le particulier. Contrôler le désir et en faire une réalité-nouvelle libératrice du réel observable ? Tel est l’objectif de Tobi, l’ennemi numéro un qui avance dans ses plans, lentement mais sûrement, obligeant le monde, premièrement, au reniement (le désir individuel refuse le désir d’autrui et souhaite s’en émanciper, tel Orochimaru souhaitant s’émanciper de l’autorité incarnée par le village et ses lois) ; deuxièmement, l’imposition (la liberté que recherche Tobi impose au monde une guerre sans merci, impose une coopération sans faille, impose un retranchement des forces alliées pour une ultime tentative d’émancipation) ; troisièmement et finalement, l’acceptation par la mise en place d’une réalité-nouvelle – une illusion sans fin – qui mettrait à terre toutes les luttes, toutes les oppositions, tous les désirs singuliers pour n’avancer que vers un monde libéré de ses failles (cycles de vengeance infinis, morts, luttes and so on!).
La liberté ne revêt en aucun cas un aspect unique mais est propre à chacun et de ce fait, revêt des aspects multiples. La recherche de liberté nous pousse à nous interroger sur sa définition qui ne semble être fixe et commune à l’ensemble des Shinobi de ce monde. L’application d’une liberté par l’imposition n’est que logique pour certains, contradiction pour d’autres. La mise en place d’une liberté-illusion viendrait couvrir la multitude de définition que chacun s’en fait pour correspondre à, non plus un idéal cette fois-ci mais, bel et bien, un réel observable par tous, pour tous. Ce désir passerait du rêve d’un monde libéré à un monde effectivement « enchaîné » par la liberté.
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La réflexion sur la liberté n’a pas pour but de définir le terme. Qu’elle soit un phénomène isolée, singulier qui n’a pour objectif que l’accomplissement personnel, ou qu’elle soit imposition, les différentes manifestations de cette dernière montrent que, plus qu’un désir, la liberté évolue avec l’Histoire, passant de simple désir égoïste/personnel à un besoin commun à tous. Propre à chacun de nous, elle ne peut être assouvie dans un objet qui lui est singulièrement inconnu mais communément désigné par l’espoir. L’espoir d’un père qui transmet à son fils les moyens d’accomplir le besoin d’un monde qui n’est pas abouti. L’espoir d’un enfant né dans la guerre en un monde meilleur. L’espoir d’un grand-frère dans la libération d’un clan en perdition dans ses valeurs et dans sa force…L’espoir d’une liberté-réalité qui comblerait les espoirs et attentes de toutes et tous.
Liberté | 2