Chapitre 11 : Discussions entre maître et élève
– Au fait, Minato, ajouta Jiraya, qui s'apprêtait à sortir. Méfie-toi d’Orochimaru. Il a toujours quelque chose en réserve. Depuis son enfance, il est obsédé par la quête de lui-même. Il ne reculera devant rien.
Jiraya soupira, se souvenant la fois où il avait essayé d’arrêter son ami.
– J’ai été son camarade pendant des années, mais moi-même n’ai jamais su qui il était vraiment. D’aussi loin que je me souvienne, il a toujours été... différent.
Son regard était triste.
– Au fait, tu as dit que Pa’ et Ma’ ont été tués par quelques serpents armés d’épées ?
– Oui, et presque sans trace de lutte... C’est comme s’ils avaient été tués facilement.
Tous deux se regardèrent. Quelque chose clochait.
– Quoiqu’il en soit, intervint Jiraya, leur enterrement aura lieu peu après le jugement de Fugaku, au mont Myoboku. Tu seras là ?
Minato soupira.
– C’est que...
– Personne ne t’en veut, si c’est ce que tu crains. Nous avons passé un pacte du sang avec les crapauds du Mont Myoboku. Ca fait partie du contrat. C’était un risque dont tout le monde était conscient.
– En savent-ils plus concernant leur mort ?
– Je n’ai pas encore eu l’occasion de beaucoup leur parler. Gamahiro m’a dit que le vieux Sennin était perturbé, mais je n’en sais pas plus. Quelque chose cloche, si tu veux mon avis. C’est aussi pour cette raison que je compte me rendre à l’enterrement.
Minato acquiesça.
– Bref, pour l’heure, je vais voir ce que je peux faire concernant Hiashi.
Il ouvrit la porte d’entrée.
– Méfie-toi d’Orochimaru, répéta-t-il alors.
Minato lui sourit.
– Rassurez-vous, Jiraya-Sensei. Je n’ai pas été nommé Yondaime Hokage pour rien !
Jiraya ferma les yeux, soupira, quitta la maison et un sourire se dessina sur son visage lorsqu’il ferma la porte.
Kushina se réveilla quelques minutes plus tard.
– Oulalala, j’ai fait un rêve magnifique.
Minato, qui était en train d’installer Naruto dans son lit, se tourna vers elle en souriant.
Elle fronça les sourcils.
– Tu lui as changé sa couche ?
– Euh... J’ai oublié !
– Oublié ttebane ?!
S’ensuivit une nouvelle scène de ménage habituelle chez les Namikaze/Uzumaki.
– Si t’étais pas mon sauveur, je te jure que tu aurais un œil au beurre noir, l'Eclair Jaune !
– Ton sauveur ? s’étonna Minato, encore sur le qui-vive.
– C’est la deuxième fois que tu me sauves de cet enfoiré au masque en quelques mois !
L’expression du visage de Minato changea brusquement.
Jiraya sonna à la porte du chef du clan Hyûga. On vint lui ouvrir.
À ses yeux, Jiraya vit de suite qu’il ne s’agissait pas d’un membre du clan mais d’un serviteur.
– Bonjour, cher ami. Pouvez-vous dire à Hiashi Hyûga que le légendaire Sannin Jiraya l’attend au seuil de sa porte ? lança-t-il d’une voix théâtrale.
– Il n’est pas ici, répondit l’autre d’une voix neutre.
– Ah... marmonna Jiraya, déçu que son arrivée ne fasse pas plus d’effet. Et où est-il ?
– Il s’entraîne.
Se rendant au terrain d’entraînement du clan, Jiraya remarqua en effet Hiashi s’entraînant sur le tatami. Autour de lui, 6 membres du clan.
En quelques secondes, avec des coups rapides et en n’utilisant que son Taïjutsu, il en mit 5 au sol. Le sixième n’eut pas le temps de réagir qu’un puissant coup vint lui bloquer la respiration et le propulser au loin.
– C’est une drôle de manière de t’entraîner avec tes camarades, lança Jiraya en rattrapant le jeune Hyûga blessé avec ses cheveux, de la même manière qu’il avait amorti la chute de Kushina. Tu y vas un peu fort.
– Jiraya-Sensei, mumura Hiashi sans même se retourner.
Les 6 se relevèrent tant bien que mal, saluèrent Jiraya et quittèrent la salle.
Celui-ci s’avança vers Hiashi, qui ne se retourna pas.
– Jiraya-Sensei, j’espère que vous n’êtes pas venu de si loin juste pour me parler...
– Si, et je t’invite à m’écouter.
Hiashi ferma les yeux.
– Ils ont tué mon frère.
– Qui ?
– Ces sales chiens d’Uchiwa ! hurla Hiashi, sa voix résonnant dans le dojo.
Jiraya soupira.
– Les Uchiwas n’y sont pour rien. Tu cherches un coupable et c’est normal mais...
– Il l’a avoué ! Cette ordure de Fugaku l’a reconnu !
Jiraya resta silencieux.
– C’est Mikoto qui vous envoie, pas vrai ? lança Hiashi, rageusement.
– Mikoto ? Pour ta gouverne, à l’heure actuelle Mikoto est encore dans le coma ! J’aurais pensé que tu te préoccuperais plus de ta camarade !
– Je vous conseille de partir, maintenant.
– C’est une menace ? plaisanta Jiraya.
Sans prévenir, Hiashi se retourna et envoya un puissant coup sur Jiraya.
Celui-ci l’arrêta au niveau du poignet, sans difficulté apparente.
– Tes coups sont rageurs, trop prévisibles ; surtout pour moi. Je te connais bien, Hiashi.
Hiashi éjecta du Chakra de son poignet, forçant Jiraya à lâcher prise.
– C’est Minato qui m’envoie. Il s’inquiète pour toi.
Hiashi ne répondit pas.
– Il veut t’aider, ajouta Jiraya. Et moi aussi.
– Je n’ai pas besoin d’aide.
Jiraya éclata de rire.
– Ah bon ?
– Ecoutez, allez dire vos belles paroles à sa femme et à son fils. Ils ne sont pas sortis depuis sa mort. Allez donc dire à Neji de sortir de chez lui et de profiter de la vie !
– Sauf que Neji n’est pas chez lui, dit alors une voix à l’entrée, faisant sursauter Hiashi.
« Il ne l’a pas vu venir, remarqua Jiraya. »
Il comprit vite pourquoi. Kushina venait d’arriver en compagnie de Minato. Ce dernier disparut aussi vite qu’il était venu.
Il n’avait fait qu’accompagner Kushina, mais tous deux s’étaient mis d’accords pour que Naruto reste le moins longtemps seul possible.
– Neji a été enlevé ! Par Orochimaru ! ajouta Kushina.
Hiashi et Jiraya eurent alors une expression de surprise.
– Mensonges ! Tu es une amie de Mikoto, tu cherches à les défendre.
– N’importe quoi ttebane ! Eh bien vas-y, vas lui demander à sa femme si Neji est toujours là.
– Depuis la mort de son mari, elle n’est pas sortie de chez elle. Elle ne veut pas parler, et je respecte ce choix, dit alors Hiashi en regardant sur le côté.
– Toi tu fais ce que tu veux. Mais moi, j’y vais ttebane !
D’un pas énergique et assuré, elle se dirigea vers la maison du frère jumeau d’Hiashi. Après quelques hésitations, le jeune Hyûga la suivit, ainsi que Jiraya. Elle toqua. Pas de réponse. Elle toqua à nouveau, frappant fort à la porte.
– Eh oh ! Y’a quelqu’un ?! C’est Kushina ! Si personne n’ouvre je défonce la porte ttebane !
Ce qu’elle fit, sous les yeux ébahis de Jiraya.
Elle entra dans la maison sans la moindre gêne. Les deux autres hésitèrent, puis la suivirent.
« J’aurais pu continuer à discuter longtemps avec lui, ça n’aurait pas changé grand-chose, remarqua Jiraya, le regard fixé sur Hiashi. Mais depuis l’apparition de Kushina, il semble plus ouvert... Elle a vraiment le don de convaincre les gens. »
Ils trouvèrent enfin la femme de Hiashi, et comprirent pourquoi elle n’était pas sortie de chez elle.
Ses pieds se trouvaient à quelques centimètres du sol, non loin d’un tabouret retourné. Sa tête reposait sur une corde.
Elle s’était pendue.
Le désespoir avait eu raison d’elle.
Mizuki_Tiger