Chapitre 12 : Jugement
La pièce était sombre, et grande. Elle se situait non loin de la police de Konoha.
Habituellement, c’était d’ailleurs elle qui la gérait.
Mais cette fois-ci, suite à une demande exceptionnelle du clan Hyûga, les Uchiwas n’étaient que des spectateurs.
Car l’accusé n’était autre que leur chef : Fugaku Uchiwa.
Quant à l’accusateur, il s’agissait évidemment d’Hiashi Hyûga.
Presque l’intégralité des deux clans était présente. La nouvelle avait d’ailleurs fait le tour du village, et tout le monde souhaitait y participer, si bien qu’il avait fallu limiter l’accès aux membres des clans Uchiwa et Hyûga seulement.
Siégeant en tant que juges, on pouvait voir Hiruzen, Minato, les deux conseillers de Konoha et Danzô.
Ce dernier était le seul dont le visage n’était pas tendu.
– Bien, fit Hiruzen, au centre, que Minato avait jugé plus apte de mener un tel événement au vu des circonstances. La séance peut commencer.
Danzô se leva sans attendre et se plaça aux côtés d’Hiashi.
– Fugaku Uchiwa, où étiez-vous la nuit de la mort d’Hizashi Hyûga ?
Il ne répondit pas, ses yeux restant fermés.
« À quoi joue-t-il ? pensa Minato en se levant à son tour. La moitié des personnes présentes ici – y comprit lui – savent très bien où il était puisqu’il était là. »
– Fugaku Uchiwa se trouvait sur le même lieu que vous et moi, Danzô. C’est d’ailleurs le cas de gens présents ici...
– Te fatigue pas, Minato, dit alors Fugaku d’une voix forte. Je l’ai déjà dit. Je suis coupable.
Un silence pesant suivit ses paroles, tandis qu’un air triomphal illuminait le visage de Danzô.
Dans l’hôpital de Konoha, Mikoto ouvrait les yeux.
Tout était encore flou, mais elle ne distinguait que du rouge.
Etait-ce du sang ?
– Coucou toi !
Cette voix...
Sa vue s’améliorait. Elle comprit alors que le rouge n’était autre que les cheveux de Kushina, qui était penchée sur elle, le regard inquiet mais un sourire aux lèvres.
Soudain, Mikoto prit son amie dans ses bras et l’y serra avec force.
– Tu... Tu as gagné ! Tu l’as battu ! Je le savais !
– Arrête Mikoto, j’étouffe ttebane...
Mikoto relâcha son étreinte, les yeux brillants.
Kushina soupira.
– Je ne l’ai pas vraiment battu... commença Kushina. Mais disons qu’on a fait 50/50, ajouta-t-elle de suite, voyant le regard étonné de son amie.
Elle expliqua alors ce qu’il s’était passé – sans toutefois parler de l’homme masqué.
Elle parla de l’arrivée des renforts.
Elle évoqua même la danse de Minato, ce qui fit rire Mikoto.
– À propos, dit alors Mikoto. Fugaku est-il passé me voir, quand j’étais à l’hôpital ?
Kushina baissa la tête. Les yeux de Mikoto scintillèrent.
– Je vois.
– C’est pas ce que tu crois ! Mais il était sous surveillance ANBU 24h/24...
– Pardon ?
Kushina, à contrecœur, lui expliqua alors ce qu’il s’était passé avec Fugaku. Mikoto semblait ne pas en croire ses oreilles.
– Il s’est dénoncé... pour me protéger ?
– Ca y ressemble...
– Quand est son jugement ?
Kushina grimaça.
– Alors ? Quand ? insista Mikoto.
– Maintenant...
Sans hésitation, Mikoto se leva brusquement. Kushina voulut l’arrêter mais se ravisa. Mikoto, tout comme elle peu avant, ne comptait pas traîner à l’hôpital...
Mikoto vit alors le jeune Naruto dans les bras de Kushina...
Au tribunal de Konoha, le silence avait fait place à une agitation désordonnée. Les Hyûgas attribuaient aux Uchiwa le meurtre d’un de leur membre, tandis que ceux-ci prétendaient que c’était encore un moyen de les discréditer.
Minato se rassit, fixant Fugaku d’un regard triste, en même temps qu’Hiruzen se levait pour demander le silence général...
Malgré son état, Mikoto allait si vite que Kushina devait presque courir pour la rattraper.
– Mikoto, attends !
– Je vais dire la vérité.
– S’il-te-plaît...
Mais Mikoto accéléra le pas, si bien que Kushina, gênée par Naruto, ne put la rattraper et dû rester à distance.
Elles arrivèrent rapidement au tribunal, devant les portes fermées. Mikoto s’avança. Elle entendait le brouhaha de la salle. Elle allait ouvrir.
Mais elle fut bloquée. Kushina également.
Toutes deux étaient prises dans une chevelure blanche bien caractéristique. Elles étaient simplement maintenues, mais pas serrées, surtout Kushina qui portait son fils dans ses bras.
– Lâchez-nous, espèce de sale pervers ! hurla alors Kushina en voyant leur "agresseur". Sinon, je crie « au viol » !
– Chut chut chut, dit alors Jiraya, visiblement tendu. C’est pas ce que tu crois !
Il jeta un œil furtif en direction de la salle. Apparemment, personne n’avait entendu avec l’animation qu’il y avait à l’intérieur.
– Jiraya-Sensei, dit alors Mikoto, surprise. Laissez-moi passer, ajouta-t-elle ensuite, d’un ton déterminé.
– Non, répondit simplement Jiraya.
Le bruit s’assourdit soudain, de telle sorte que la voix de Danzô fut distinctement audible.
– Il s’agit donc d’un meurtre, et qui plus est sur un haut représentant symbolique des Hyûgas. Un meurtre que l’auteur ne nie même pas, et dont il n’a pas honte. Je pense que ça règle la question. Quelqu’un dément-il cela ?
Minato soupira.
– Jiraya-Sensei... C’est moi qui l’ai tué ! lança-t-elle rageusement. Fugaku... il... il va laisser derrière lui deux enfants ! ajouta-t-elle alors, les larmes aux yeux.
– Et si c’est toi qui le remplaces, tu penses que ce sera mieux ?
Mikoto se sut quoi répondre. Jiraya soupira, s’approcha d’elle.
– Ecoute, Mikoto, lui souffla-t-il alors dans l’oreille, tandis que Kushina fronçait les sourcils. Je ne le laisserai pas mourir. Je suis un Sannin, mon rôle n’est que symbolique et je n’ai aucune obligation contrairement à Minato...
Le regard pétillant, il lâcha sa prise, voyant que Mikoto semblait plus calme. Puis il fit volte-face, tournant le dos aux deux femmes.
– Il ne serait pas impossible que Fugaku puisse s’enfuir. Bien sûr, ce ne serait pas par des moyens très... légaux... ce qui ferait de lui un Nukenin.
Il s’éloigna.
– Mais, entre nous, je pense que ça vaut mieux pour tes enfants... que de perdre une mère.
Mikoto baissa la tête.
– Qu’est-ce qu’il a voulu dire ttebane ? lança Kushina, n’ayant visiblement rien entendu des chuchotements de Jiraya.
Mais Mikoto ne répondit pas. Elle s’effondra au sol, en larmes.
Kushina se précipita sur elle pour la réconforter, et l’aida à se relever tandis que dans la salle, on entendait à nouveau un brouahaha, suivi de bruits de sièges qu’on déplace et de murmures de conversations approchant.
Kushina accompagna son amie à l’écart. Elles s’installèrent sur un banc, à l’écart, tandis que la foule sortait de la salle.
Mizuki_tiger