Chapitre 32 : Le discours de Mikoto
– Chers amis, chers frères et sœurs de Konoha...
L’agitation restait palpable. Minato voulut demander le silence, mais il se fit soudainement.
En regardant Mikoto, il vit qu’elle venait d’activer ses Sharingan.
L’effet avait été immédiat, mais Mikoto semblait vouloir poursuivre son discours comme si de rien n’était...
– Je ne suis qu’une simple civile...
Tous se regardèrent.
Si son statut n’était effectivement plus que celui de mère, la réputation que Mikoto avait acquise dans durant la guerre ne s’était pas estompée pour autant, et le terme "civile" semblait peu approprié aux yeux de chacun des villageois.
– ... mais j’ai autrefois été disciple de Jiraya-Sensei, au même titre que Minato et Hiashi. Et je souhaitais vous faire un discours, car...
Elle baissa la tête.
– ... le fait de ne plus être Shinobi, signifie que je ne suis plus soumise à aucune règle, lâcha-t-elle en versant une larme.
Elle s’essuya les yeux.
Sasuke fronça les sourcils.
– Et je tenais à faire un discours sincère, non sali par des règles, pour la mémoire de Jiraya-Sensei...
Hiruzen s’approcha de Minato.
– Minato, murmura-t-il, es-tu sûr de toi, en la laissant parler ?
– J’ai foi en elle, Sandaime...
Mikoto sourit.
– Mes parents sont morts durant la Deuxième Guerre. Tous les deux. Ils se sont battus pour le village. J’avais tout perdu... Je ne comprenais pas...
Chacun écoutait respectueusement ses paroles. Hiashi ferma les yeux.
– Je ne comprenais pas pourquoi ils avaient fait tout ça... Pourquoi ils avaient donné leur vie pour ce village.
Elle semblait perdue dans ses pensées. Minato l’écoutait attentivement.
– J’aurais sûrement dû tomber dans la haine. En vouloir à ce village qui, selon moi, avait tué mes parents.
Elle fixa la foule, semblant revenir à elle.
– Mais Jiraya-Sensei m’a prise en charge. Et il m’a fait comprendre que ce n’était pas le village qui avait tué mes parents... Mais mes parents qui étaient morts pour le village, en héros.
Le Sandaime, dont le visage était tendu, semblait s’apaiser peu à peu en écoutant les paroles de Mikoto. Minato le remarqua et esquissa un sourire.
– La Volonté du Feu... Mes parents l’avaient, eux aussi. Je me souviens encore de ma mère qui s’asseyait à mon chevet, le soir avant de me coucher. Et elle me racontait des histoires sur elle. Elle était une grande rebelle...
– Elle n’est pas la seule, dit alors Minato, entraînant quelques rires.
– C’est vrai, reconnut Mikoto, un sourire aux lèvres. Jiraya-Sensei la connaissait comme étant une très forte personnalité. Elle a même coupé tous les liens avec ma grand-mère, qui avait quitté le village après la mort de son beau-frère... l’un des fondateurs du village...
Elle sentit plus que jamais les yeux perçants de son clan.
– Jiraya-Sensei ne m’a jamais abandonnée. Il m’a soutenu dans toutes les étapes de ma vie – les bonnes comme les mauvaises...
Les larmes lui montèrent aux yeux.
Minato posa une main sur son épaule.
– Tu veux que je prenne le relais ? demanda-t-il.
– Je m’en charge, dit alors une autre voix.
C’était Hiashi.
Il s’était avancé pour les rejoindre.
L’équipe Jiraya était réunie.
– C’est comme la dernière fois.
– Sauf que cette fois-ci, ce n’est plus une naissance que nous célébrons...
– Oui...
La foule semblait attendre que la suite de la discussion, ne voyant que les trois membres restants de l’équipe Jiraya parler en silence.
– Je continue, murmura alors Mikoto. Merci, les garçons... Restez à mes côtés...
Elle leva les yeux vers la foule.
– Jiraya-Sensei a toujours évité le pouvoir. Il n’a jamais recherché une quelconque gloire... Et pourtant, regardez ses disciples ! Hiashi est le chef du clan Hyûga, Minato est Hokage...
– Et tu as brillé également au sein de ton clan, ajouta Hiashi, provoquant quelques mouvements dans ledit clan. Il brille à travers toi aussi...
– C’est grâce à Jiraya que je suis arrivée là où j’en suis. C’est grâce à Jiraya que je peux dire, aujourd’hui, que mes deux fils sont devenus de brillants jeunes hommes.
Naruto, grincheux, se tourna vers Sasuke, qui affichait clairement un air fier.
– Sans lui, je ne serais qu’une pauvre rebelle dépressive sans but, ajouta-t-elle avec un sourire.
Il y eut quelques rires.
– J’ai cessé d’être Shinobi pour permettre à mes enfants de grandir de bonnes conditions...
Minato ne s’en souvenait que trop bien.
C’était durant la guerre, et il ne pouvait que la comprendre. Le jeune Itachi n’avait que trop souffert des atrocités qu’engendrent les guerres.
– Mais je reste Mikoto Uchiwa, de Konoha ! hurla-t-elle.
Minato lança un bref regard à Hiashi.
Durant les enterrements, chacun avait besoin de parler pour faire son deuil. Il arrivait que des gens sortent des inepties, mais cela n’avait pas d’importance.
Mais le comportement de Mikoto était étrange.
« Où veut-elle en venir ? »
Il ne dut pas attendre bien longtemps pour avoir sa réponse.
Mikoto se tourna vers lui, le fixa, puis le Sandaime, et enfin les visages de pierre.
Et elle s’agenouilla.
Minato ouvrit grand les yeux.
Les conseillers froncèrent les sourcils.
Hiruzen s’avança d’un pas.
– Sandaime Hokage, Yondaime Hokage, peuple de Konoha... En hommage à Jiraya-Sensei...
Elle leva la tête. Son regard était déterminé.
– Je souhaite redevenir Shinobi !
Le silence qui suivit fut l’un des plus lourds que Minato eût connus, mais fut immédiatemment suivi par une sensation de bourdonnement.
De toute évidence, la foule n’appréciait guère ce geste.
Naruto se tourna vers Sasuke.
– Trop cool, ta mère !
Sasuke semblait extrêmement surpris par la réaction de sa mère.
La voir ainsi à genoux lui était étrange...
Le Sandaime poussa un profond soupir.
– Mikoto...
Tandis que les murmures de la foule s’intensifiaient, une femme s’avança d’un pas assuré et se plaça à côté de Sasuke.
– Non, c’est trop dangereux !
Les gens se turent. Mikoto regarda la femme, étonnée.
Un nouveau silence pesant s'était installé, qu’Hiruzen fut le premier à rompre.
– Tsunade...
Mizuki_tiger