Chapitre 63 : Obscurs desseins
L’orage grondait devant la grotte abritant les membres de l’Akatsuki.
Tous se tournèrent pour regarder l’endroit où le regard de Sasori était fixé.
Un éclair illumina le ciel, dévoilant, parmi les arbres, un individu encapuchonné dans une longue cape noire.
– Où est-il passé ? demanda Konan, lorsque l’obscurité revint.
Il y eut un nouvel éclair. L’individu se trouvait à présent à l’entrée de la grotte.
– Voici donc... l’Akatsuki.
Itachi se tourna vers le nouvel individu.
Celui-ci sembla avoir une sorte de frisson.
– Le Genjutsu d’Itachi... murmura Pain. Le fameux Tsukuyomi.
Il s’approcha de l’homme.
– Ne le tue pas, Itachi. J’aimerais savoir qui il est...
Il s’avança.
– Inutile, murmura l’individu.
Itachi posa un genou à terre.
Pain fronça les sourcils, fixant l’individu d’un regard dont la menace était très claire : d’une seconde à l’autre, il pouvait lui-même s’en charger.
Tous les regards étaient fixés sur eux.
– Je veux parler à votre chef, dit alors l’individu encapuchonné.
Pain fit un nouveau pas en avant.
– Tu l’as devant toi.
– Votre vrai chef...
C’en était trop. Pain leva une main.
– Ton insolence te coûtera la vie, inconnu.
Sa main fut soudain retenue par quelqu’un.
– Je suis là, dit alors l’homme masqué, qui venait d’apparaître aux côtés de Pain.
Les autres membres de l’Akatsuki s’agitèrent. L’incompréhension était totale.
L’homme masqué tenait le bras de Pain. Celui-ci lui jeta un regard.
– J’espère que tu as de bonnes raisons de faire ça, menaça Pain.
Il abaissa son bras.
L’homme masqué s’approcha de l’homme encapuchonné.
– Il serait intéressant que chacun montre son visage pour qu'on y voit plus clair... murmura Kisame d’un ton ironique.
Mais personne ne l’écoutait.
L’homme masqué était paralysé.
« Que se passe-t-il ? s’étonna Kakuzu, préférant rester en retrait. »
– J’espère que le message est passé, dit alors l’homme encapuchonné.
– Oui, c’est très clair.
Et tous deux disparurent. L’un dans une spirale, l’autre instantanément.
– Il en est hors de question ! hurla Mikoto. Minato a sauvé le village à plusieurs reprises.
– Sans lui, le clan Uchiwa aurait été massacré, dit alors Hiashi.
Hiruzen les écoutait tous deux, dans le couloir. Ils s’étaient éloignés pour se tenir à l’écart des autres, et notamment du jeune Naruto.
Le chef des ANBUs s’avança.
– Hokage-Sama, dit-il à l’adresse d’Hiruzen. La peine du Yondaime Hokage n’avait-elle pas pour but de l’éloigner du titre de Kage, le temps qu’il se calme ?
Hiruzen lui lança un regard. Sachant qui était derrière ce masque, il se doutait bien où voulait en venir l’ANBU.
– Le fait est qu’il a montré non seulement qu’il n’avait pas perdu l’esprit en calculant tout son plan depuis le début... mais en plus, il a prouvé qu’il était indispensable pour ce village.
Hiruzen baissa la tête.
– Autrement dit, murmura-t-il. Vous estimez que la peine de Minato doit non seulement s’achever, mais qu’il doit aussi retrouver son titre ?
L’ANBU croisa le regard de Minato.
– Oui, c’est ce que je pense, Hokage-Sama.
Mikoto crut voir l’ombre d’un sourire se dessiner sur le visage du vieil homme.
– Bien. Deux cérémonies se tiendront donc bientôt.
Mikoto lança un regard étonné à Minato.
L’Hokage n’avait pas été très difficile à convaincre. De toute évidence, il ne les avait attirés à l’écart que pour qu’ils lui donnent une bonne raison d’arrêter cela.
– Minato, dit soudain Hiashi. J’aimerais te parler.
Mikoto et Hiruzen se regardèrent.
– OK, ça va, j’ai compris ! dit alors Mikoto en tournant les talons, suivie de l’Hokage.
– Tu peux rester, Mikoto. Tu es également concernée.
Le vieux Sarutobi fronça les sourcils, mais partit.
– Minato, Mikoto... Je sais que votre mémoire est assez trouble, concernant les derniers événements.
Les deux concernés se regardèrent, sans comprendre.
« C’est comme ils le disaient. Leur mémoire a été altérée. Ils ne se rendent même pas compte qu’un passage de leur vie a été scellé. »
– De quoi vous souvenez-vous ? demanda-t-il alors, curieux.
Ils semblaient tous deux aussi troublés par sa question.
– Eh bien... murmura Mikoto. Tu parles de quand, au juste ?
– De la nuit dernière. Tu étais à Kumo, Mikoto. De quoi te souviens-tu ?
– Ah, oui, répondit aussitôt Mikoto. Eh bien, je me suis battu contre pas mal de monde, cette nuit là... Ils ont sorti l’artillerie lourde et j’ai... j’ai été dépassée...
« Elle donne beaucoup d’importance au combat, remarqua Hiashi. »
– Et puis je me suis réveillée avec vous tous.
– Et c’est tout ?
– Oui, je crois... Enfin, à quelques détails près... lâcha-t-elle, apparemment un peu gênée.
Hiashi fronça les sourcils.
« C’est comme ils l’avaient dit... Elle ne se souvient plus de rien... »
– Et toi, Minato ?
– J’ai combattu Orochimaru... Euh... Je ne vous l’ai pas dit au fait ? demanda-t-il face à la réaction de surprise de Mikoto.
Hiashi fronça les sourcils.
« Tu nous l’as dit, en effet, Minato... Mais c’était à Uzushio. »
– Ensuite, poursuivit ce dernier, Sasori des Sables Rouges s’est joint au combat.
Mikoto ouvrit grand les yeux.
– Et j’ai perdu l’avantage.
« Vu la réaction de Mikoto, je ferais mieux de ne pas donner trop de détails du combat... surtout concernant Jiraya-Sensei... »
– J’ai été touché par une aiguille empoisonnée et j’ai perdu connaissance. Je me souviens avoir été secouru... Ce devait être cette femme...
– La femme aux cheveux rouges ? demanda Mikoto.
Ils se regardèrent et tous deux surent qu’ils pensaient à la même chose, mais personne ne prononça un mot car c’était devenu tabou. Mais cette femme ressemblait énormément à Kushina.
– Oui.
« Je vois... pensa Hiashi, impressionné. L’esprit de Minato a inconsciemment trouvé une explication logique à son trou de mémoire jusqu’à Kumo. »
Il les regarda tous les deux. Minato fronça les sourcils.
– Et toi ? demanda-t-elle alors.
– Je me suis rendu en voyage d’affaires, avec mon père, concernant notre clan.
– Oula, c’est du sérieux ! ironisa Mikoto. Et ce... voyage d’affaires... a-t-il été fructueux ?
– Très. Je tiens à vous l’annoncer en premier... J’ai déjà discuté avec Sandaime-Sama à ce propos...
Minato et Mikoto fixaient Hiashi avec intérêt. Celui-ci semblait tendu.
– Du fait des discordances entre les clans Uchiwa et Hyûga... ainsi que des événements de la nuit passée... Il est évident qu’Uchiwa et Hyûga ne pourront jamais s’entendre complètement. Certains Uchiwa soupçonnent déjà un lien avec l’absence de notre clan.
– Ce ne sera plus plus un problème, dit alors Mikoto. J'en fais mon affaire...
– De plus, le clan Hyûga a reçu une proposition assez intéressante. J’en ai discuté avec mon père ces dernières heures. Je comprends mieux ses positions.
– De quoi tu parles ? s’étonna Mikoto. Tu viens de dire que ton père était parti en voyage d’affaires avec toi. Je ne crois pas qu’il soit rentré avec nous...
Hiashi activa ses Byakugan.
– Nous, Hyûga, avons les moyens de communication les plus rapides au monde.
Minato fit un pas vers Hiashi.
– N’y a-t-il pas d’autre solution ?
– Si seulement...
– Konoha a besoin de vous... et nous aussi...
– Rassure-toi, Yondaime Hokage, nous avons déjà conclu un accord avec le Sandaime Hokage. Une somme importante sera versée au Pays du Feu. Et nous resterons liés.
– Je ne parlais pas de ça, dit Minato. Je ne parlais pas de ce lien. Tu es mon ami, Hiashi.
– Nous nous sommes mis d’accord avec le Sandaime Hokage. J’attendrai trois jours, afin d’avoir l’accord officiel du Daiymo. Et... J’ai cru comprendre que deux nominations importantes auraient lieu. Je ne voudrais pas manquer ça.
Il leur sourit. Mikoto fronça les sourcils.
– Mais pour l’heure, dit-il, je pense aller dormir. Je dois vous avouer qu’entre les événements de la nuit passée, mes discussions avec mon père et les négociations avec le Sandaime Hokage, je n’ai que peu dormi et ai un peu trop utilisé mes nerfs, même pour un Hyûga.
– Attends, intervint Mikoto. Tu veux quitter Konoha ?!
Hiashi la fixa d’un air soudain redevenu impassible.
– Mais pour aller où ?!
– Je ne peux pas vous le dire. Pardonnez-moi.
« Ils me l’ont interdit... »
Il y eut un puissant éclair.
Le soleil se levait à l’horizon, laissant voir quatre silhouettes approchant du village. Le trio Ino-Shika-Cho, bien qu’affaibli, revenait au village, tous soutenus dans leur marche difficile par un quatrième homme.
Mizuki_tiger