Saison 1 :
Saison 2 :
Chapitre 19 : L'interrogatoire
La nuit était tombée sur Konoha depuis plusieurs heures déjà. Les rues étaient désertes ; et pour cause, les villageois avaient cessé toute activité et se reposaient à présent. Cependant, de la lumière provenait d’un des bâtiments qui se trouvaient non loin de l’ancien quartier des Uchiha. La force de police de Konoha était toujours en activité. Certains ninjas-policiers revenaient de leurs rondes nocturnes et se préparaient à rentrer chez eux tandis que d’autres reprenaient la surveillance.
Mais parmi cet effectif réduit, trois personnes étaient en service depuis le lever du soleil. En effet, Takagi et Sato qui avaient réussi à capturer l’escroc étaient maintenant en train de l’interroger en compagnie de Sasuke. Mais l’interrogatoire n’avançait pas vraiment. Comme on pouvait s’y attendre, l’homme n’était pas des plus coopératifs.
-Bon, reprenons, dit Takagi qui étala quelques fiches devant l’homme. Anzai Toda , 25 ans , tristement célèbre pour escroquerie en tout genre avec un mandat international sur la tête. Tu serais aussi en relation avec certains des criminels qui ont réussi à s’échapper de la prison de sang quatorze ans plus tôt lors de la tentative de prise de contrôle du pénitencier par les Seigneurs suprêmes.
Anzai ne répondit pas. Il se contenta juste de fixer Takagi.
-Avec qui es-tu en contact ? Quels sont tes rapports avec eux ? Que peux-tu nous dire sur Shinsekai ? Demanda Sato.
L’expression de son visage changea à l’entente du nom de l’organisation mais Anzai ne répondit pas.
-Un criminel de ton rang a forcément un lien avec Shinseikai, ajouta Sato.
-J’espère que tu comprends ta position, reprit Takagi face au mutisme de son interlocuteur. Tu ferais mieux de coopérer.
Celui-ci se mit à rigoler.
-Vous aller me jeter dans une de vos petites cellules, c’est ça ?
-Non, répondit calmement Sasuke. Une de nos cellules ne convient pas à un criminel de ton genre. Je parie que celles de la prison du sang seront plus à tes gouts. Je toucherai un mot au directeur pour qu’il te mette parmi les malades mentaux, ou les obsédés sexuels. Je te laisse le choix. Je ne pense pas que tu feras long feu chez les premiers et je parie qu’un jeune dans ton genre aura beaucoup de succès chez les deuxièmes.
-Alors je te repose la question, reprit Sasuke. Quel est ton lien avec Shinsekai ?
Anzai garda le silence pendant quelques instants avant de répondre.
-Je n’ai aucun lien avec eux. Je ne suis pas un de leurs membres.
-On l’avait deviné, dit Sato. Tu n’as aucun tatouage et tu ne portes pas leurs bagues.
-Il n’y a rien d’autre. C’est la vérité, dit Anzai.
-Que sais-tu des criminels qui se sont échappés de la prison du sang ? Demanda Takagi.
-J’ai entendu dire que Shinsekai en avait recruté certains, mais je ne sais rien de plus. J’évite de me frotter à eux.
-Tu n’as toujours pas répondu à ma question, dit Sasuke. Je la repose une dernière fois, quel est ton lien avec Shinsekai ?
Anzai avait du mal à maintenir le regard de Sasuke. Il avait l’impression que le regard de ce dernier pénétrait au plus profond de son être et cela lui donnait la chair de poule.
Au moment il s’apprêtait à parler, quelqu’un ouvrit la porte et entra dans la pièce. Anko venait de faire irruption dans la salle avec deux ninjas derrière elle.
-Le prisonnier sera sous notre responsabilité dès maintenant, dit-elle. On va prendre la relève Sasuke.
-Je m’attendais à votre arrivée, répondit ce dernier. Après tout, notre juridiction ne s’étend pas hors des murs du village et nous avons déjà fini notre enquête.
-Très bien ! Emmenez-le, dit Anko aux deux ninjas qui l’accompagnaient.
-N’oubliez pas notre accord, dit Anzai à Sasuke alors que celui-ci se faisait accompagné à la porte.
-Je ne passe jamais d’accords avec des criminels, répondit l’Uchiha.
Les protestations du prisonnier se firent entendre jusqu’à ce qu’il quitte le bâtiment.
-Je ne pensais pas que le département de l’interrogatoire et de la torture viendrait en pleine nuit, dit Takagi à Anko.
-En pleine nuit ? Vous devriez peut être allé jeter un coup d’œil dehors.
Ils sortirent de la pièce et furent surpris de voir la lumière du jour dans le bâtiment. Il regarda à travers la fenêtre et virent que le soleil était en train de se lever.
-On y a passé toute la nuit, dit Takagi.
-Vous l’avez torturé ? Demanda Anko avec un sourire.
-Tu sais très bien qu’on ne pouvait pas, répondit Sasuke. Ce n’est pas pour ça que tu es venu d’ailleurs ?
-C’était juste pour savoir. Avez-vous appris quelque chose ?
-Comme on le pensait, certains des prisonniers qui se sont échappés de la prison du sang ont été recrutés par Shinsekai, répondit Sato.
-Il a un lien avec l’organisation. Il s’apprêtait à nous en dire plus quand tu es entrée, dit Sasuke. Je pense que tu peux commencer à creuser de ce côté-là. On en apprendra peut être plus sur l’organisation.
-Tu veux assister à l’interrogatoire ? Demanda Anko.
-Je vais passer mon tour, dit Sasuke.
-Bien ! L’Hokage réunira probablement tout le monde pour partager les informations qu’on aura récupéré, dit Anko en sortant du bâtiment.
Une fois que la chef du département de l’information et de la torture eut pris congé, Sasuke s’adressa aux deux ninjas devant lui.
-Prenez la journée pour vous reposer, dit-il.
-On peut revenir cet après-midi chef, répondit Sato.
-Vous avez passé toute la journée d’hier ici sans fermer l’œil de la nuit. Sans oublier que vous avez participé à l’opération de la capture d’Anzai.
-On a juste besoin de quelques heures pour nous reposer, dit Takagi.
-Rentrez chez vous vous reposez ! J’ai aussi donné la journée à Chiba et Genta. Je vous verrai demain, dit Sasuke en sortant à son tour du bâtiment.
Les deux ninjas-policier quittèrent le poste à leur tour.
Anko était devant son prisonnier. Celui-ci était attaché à une chaise, torse nu.
-Voilà comment les choses vont se dérouler, commença-t-elle. Je vais te poser quelques questions et si tu me donnes les informations que je cherche, tout se passera bien pour toi. Dans le cas contraire, tu risques de souffrir.
Anzai ne répondit pas.
-Très bien Anzai, reprit Anko. Le chef de la police m’a dit que tu avais un lien avec Shinsekai et que tu t’apprêtais à parler. Je te conseille de le faire maintenant.
-Cet enfoiré a essayé de me berner, cracha Anzai. Et tes menaces ne font pas peur. Tu crois que j’ai peur de la torture ? Regarde mon corps, et tu comprendras que la douleur ne veut rien dire pour moi.
En effet, son corps était couvert de cicatrices dues à des lames de Katana et de kunais.
Surement des blessures qu’il a reçue aux combats, se dit Anko. Mieux vaut tenter une autre approche.
-Je t’aurais prévenu. Maintenant je te repose la question, quel est ton rapport avec Shinsekai.
Pour toute réponse Anzai lui cracha dessus. Mais celle-ci qui avait pas mal d’expérience en interrogatoire avait anticipé cette réaction et n’eut aucun mal à esquiver la salive. Elle répondit en envoyant son poing dans le plexus de son prisonnier qui se plia de douleur en toussant. Au bout de quelques secondes, il releva sa tête et sourit.
-C’est tout ce que tu as ?
-Je n’ai pas commencé, dit Anko. Mais comme tu désires souffrir, je ne vais pas me gêner.
Celle-ci tendit son bras gauche et un serpent sortit de sa manche et alla s’enrouler autour du poignet droit d’Anzai qui déglutit en sentant la peau froide du reptile contre la sienne.
-Sais-tu que les doigts sont l’un des points les plus sensibles à la douleur chez l’Homme ? Plus précisément le bout des doigts. Cela est dû à la présence des nombreuses terminaisons nerveuses se trouvant au bout de chaque doigt. La douleur provoquée par un objet pointu qui pénètre dans un doigt est de loin supérieur à celle que pourrait provoquer une lame de Katana qui transperce le corps. Tu verras bientôt par toi-même.
Anko émit un sifflement et le serpent sortit ses crocs. Ceux-ci étaient très fins, et en même temps très pointus. Anzai regarda la gueule du serpent s’approcher de sa main. Un étrange liquide sortait de ses crocs. Il essayait par réflexe de bouger sa main en vain. Son bras était solidement à la chaise et l’emprise du serpent sur son poignet empêchait tout mouvement.
La kunoichi émit un autre sifflement et le serpent planta l’un de ses crocs au bout du pouce d’Anzai qui hurla à s’en casser les cordes vocales. La douleur irradiait son corps entier même après que l’animal eut retiré son croc. Mais il n’était pas au bout de ses peines, il sentait une étrange sensation de chaleur qui partait de son pouce et se propageait vers le reste de son corps.
-Ah oui, une petite chose que tu devrais savoir. Ce serpent est vénéneux et la sensation de chaleur que tu dois ressentir en ce moment provient de son venin. La propriété de ce venin est qu’il augmente l’intensité des messages nerveux. Autrement dit, la douleur qu’engendra la prochaine n’aura rien avoir avec celle que tu viens de ressentir. Et n’oublies pas qu’à chaque morsure, plus de venin sera dans ton organisme. Mais une démonstration vaut mieux qu’un long discours.
A l’entente du sifflement que venait d’émettre Anko, le serpent enfonça son croc dans l’index de Anzai et lui arracha un hurlement douloureux qui n’avait rien avoir avec le précédent. Son corps fut parcouru de spasmes et des larmes coulèrent de ses yeux.
-Espèce de sa****, va te faire ******, cria-t-il de rage.
Celle-ci leva son genou droit et alla écraser son talon sur les bourses de l’homme. Anzai sentit l’un de ses testicules rompre sous la pression du talon et la douleur lui arracha un cri aigue.
Sentant qu’il allait s’évanouir, Anko fit un signe de tête aux deux ninjas médecin qui se trouvaient dans la pièce. Celles-ci se précipitèrent vers Anzai afin de le maintenir conscient.
-Nous ne pouvons rien pour la destruction du testicule, dit l’une des ninjas à Anko.
-Cela m’est égale, il lui en reste un deuxième après tout.
Les hommes d’Anko qui se trouvait dans aussi dans la pièce eurent une grimace de douleur compatissant à la perte qu’avait subi Anzai. Une sorte de solidarité masculine.
-Ces ninjas médecin sont là pour t’empêcher de t’évanouir. Autrement dit, on continuera notre petit jeu jusqu’à ce que tu me donnes les informations que je veux.
-Je ne dirais rien, dit Anzai. Celui-ci ouvrit grand la bouche, sortit sa langue et la mordit.
Soudain un symbole apparu sur sa langue et celui-ci retira ses dents, hurlant de douleur.
-Qu’est-ce-que t’as foutu dans ma bouche ? Beugla-t-il.
-J’ai oublié de te le dire. Nous avons pris soin de poser un sceau sur ta langue pour éviter que tu te prives la parole. J’espère que tu tiendras encore longtemps dans ton mutisme car j’adore les challenges. Plus tu résistes, plus je m’amuse.
Aussitôt sa phrase finie, Anko ordonna au serpent de le mordre à nouveau. Un cri de douleur se fit à nouveau entendre alors que le croc de l’animal pénétrait dans le majeur de notre homme, injectant au passage une autre dose de son venin. Celui-ci se sentit sombrer dans l’inconscience mais les ninjas médecin l’en empêchèrent.
-Combien de temps cela va encore durer ? Demanda –t-il à bout de souffle.
-Cela dépend de toi, mais j’espère que ça durera le plus longtemps possible.
Anzai ayant compris qu’il avait affaire à une vraie sadique et ne pouvant plus supporter cette douleur, décida de prendre la seule option qui s’offrait à lui.
-D’accord ! Tu as gagné, dit-il. Je vais te dire ce que tu veux savoir.
Mais Anko l’ignora et produisit ce sifflement qui était devenu à présent familier à l’homme.
Le serpent ne se fit pas prier et mordit l’auriculaire du prisonnier.
-Pu***, j’ai dit j’allais parler, alors arrêtes ça sale p*** ! cria-t-il au bord des larmes.
Anko leva son genou et se mit à tendre sa jambe. Anzai comprit aussitôt qu’elle en avait après son dernier testicule.
-Excuses-moi, ce n’était pas ce que je voulais dire, s’empressa-t-il de dire. Tu avais raison je suis en relation avec Shinsekai. J’ai passé un accord avec eux pour qu’ils me laissent faire mon business.
Anko arrêta sa jambe à quelques centimètres des bourses du jeune l’homme.
-Quel genre d’accord ? Demanda-t-elle en reposant son pied au sol.
-Peux-tu m’enlever le serpent de mon poignet ?
Le regard que lui jeta Anko lui fit comprendre que ce n’était pas une option.
-L’organisation me laisse tranquille à condition que je lui donne une partie de mon butin.
-Comment se passe l’échange ?
-Elle vient me trouver quand elle a besoin de prendre l’argent. Je ne sais pas comment elle fait pour savoir où je suis.
-Qui ?
-Une de leurs membres. Apparemment c’est elle qui s’occupe de la finance de l’organisation.
-Son nom, demanda Anko.
Anzai hésita quelques secondes.
-Son nom, insista Anko.
-C’est Shigure lâcha le jeune homme.
Anko fut surprise. Ce nom n’était pas inconnu du monde des shinobis. Shigure, la tueuse à gages encore connue sous le nom de la Faucheuse. Elle était au service des Seigneurs suprêmes et bon nombre des ninjas de la résistance avait perdu la vie face à elle à l’époque. C’est une chasseuse de prime doublée d’une tueuse à gages. Elle fait partie des criminels les plus recherchés du Bingo Book et a même une prime de 60 millions de Ryos sur sa tête.
-Le fait que tu étais en contact avec la Faucheuse ne va pas jouer en ta faveur tu sais, dit Anko.
-On y va doucement là, reprit Anzai. N’essayez pas de me coller ses crimes sur le dos, je n’ai rien avoir avec elle. Je ne fais même pas partie de leur organisation.
-Pourtant la femme qui t’accompagnait portait le tatouage de Shinsekai sur elle. On a vérifié son corps.
-C’était la première fois que je rencontrais cette femme. Je ne sais absolument rien d’elle.
-A part le fait qu’elle appartenait à Shinsekai. Pourquoi était-elle avec toi ?
Anzai voulait garder le silence mais la présence du serpent l’en dissuada.
-La dernière fois que j’ai vu Shigure, je lui ai fait savoir que j’allais rester quelque temps à Konoha et elle a dit qu’elle allait m’envoyer quelqu’un pour collecter sa part de l’argent.
-Si cette femme était censée récupérer l’argent, pourquoi ne pas vous séparer une fois l’échange effectué ? Et puis maintenant que j’y pense l’argent se trouvait dans le sac à dos que tu portais et on a rien retrouvé sur elle.
-Shigure ne laisserait jamais quelqu’un d’autre prendre l’argent. Je devais le lui donner personnellement. Cette femme était censée m’amener au lieu de rendez-vous qu’elle a fixé.
-Et où se trouve ce lieu? Demanda Anko.
-J’en sais rien. La femme ne m’a rien dit à part de me contenter de la suivre. Ces ninjas-policier ont fait un super boulot en éliminant la seule personne qui pouvait vous amenez à elle. Je parie qu’à l’heure actuelle, elle doit se douter de ce qui s’est passé, dit-il avec un sourire, ravi de contrarier Anko.
Mais une gifle de celle-ci le fit taire.
Elle forma un sceau et le serpent disparut.
-Emmenez-le dans sa cellule, dit-elle à ses hommes en sortant de la pièce. Je dois faire mon rapport à l’Hokage.
Cavas